“J’Espère Que Tu Danseras Quelque Part” chroniqué sur Muzzart

Contrainte, TS, intégration entravée, immobilisme, douleur de soi, fracture sociale et parentale, échec scolaire. Défaitisme, un brin « incité ». Conscience. Les maux défilent, au bout de la dérive guette tout de même la vie. Entrelac de sons, de ressentis. Confusion. Lyrisme et bruitisme, de pair. Parcours de vie, tordus. Quête d’amour, après le désamour. Ecoute, précieuse. Fond dépaysant, soudain. Come-back, dans la foulée, d’une tchatche dénonciatrice. Biollante évacue, dans une France qui pue du cul. Des notes, soit dures comme du silex, soit vaporeuses, ou encore salement grandiloquentes, incrustent le terme d’un disque qui une fois « apprivoisé », risque de durer. J’Espère Que Tu Danseras Quelque Part, qui que tu soies, au son de ses six plages malsaines, clairvoyantes, postées au carrefour d’une pléthore de styles à la collision pour le moins percutante.

Biollante « J’Espère Que Tu Danseras Quelque Part » (Trepanation Recordings, 13 mai 2022).

Chronique de “J’Espère Que Tu Danseras Quelque Part” sur Myskeuds

J’espère que tu danseras quelque part a donc aussi le défaut de cette qualité : dans nos années 20 si aseptisées, où la rébellion s’appellerait Jul ou Juliette Armanet, un tel album n’aura que peu de chances d’être apprécié pour son art ou son message. Mais pour l’oreille un peu avertie, Biollante représente une bulle d’espoir quant à l’esprit défricheur et aventurier de la musique. Et le souvenir de groupes fusion des 90s comme les britanniques Senser. Surtout, il présage d’une représentation live assez ahurissante, tant le maelström musical ici proposé est puissant, foutraque, urgent et violent comme le monstre haïku dont le groupe tire son nom. Mention particulière à Pourquoi Pas, morceau prog (20mn), qui à lui-seul peut devenir performance scénique dingue !

Biollante – J’espère que tu danseras quelque part (expérimental)